Une artiste en recherche : voilà, sans doute, le portrait le plus fidèle que l’on puisse dresser de l’altiste Geneviève Strosser. Depuis ses premiers concerts sous la baguette d’Harnoncourt, jusqu’à sa rencontre avec Aperghis, en passant par sa fréquentation quotidienne de la musique de Bach, cette recherche se décline dans toutes les facettes de son métier de musicienne interprète : rapport à l’instrument, relation aux autres musiciens, création, interdisciplinarité, conception de programmes, pédagogie… L’alto est pour elle un outil pour interroger inlassablement le monde et l’art, ainsi qu’un véhicule d’expressions et de savoirs. Ainsi enrichit-elle chaque jour un répertoire qu’elle creuse infatigablement, allant de surprise en surprise, pour elle-même comme pour son public.
Sa quête de nouvelles expériences artistiques s’est concrétisée ces derniers mois par un poste d’altiste au sein de l’Ensemble Recherche (jusqu’à l’été 2022) qui lui permet de créer, en mai dernier, le Trio à cordes No. 2 d’Helmut Lachenmann, qu’elle a enregistré à l’automne. En juillet 2022, elle est nommée alto solo à la Camerata de Zürich. Entretemps, elle s’est rendue chez le compositeur hongrois György Kurtág pour travailler sa musique et celles du passé, particulièrement celle de Johann Sebastian Bach.